17 juil A380 et Falcon 7X – 5 ans deja
Le super-jumbo européen A 380, construit par Airbus, ainsi que le jet d’affaires Falcon 7X, développé par Dassault Aviation (le groupe Dassault est aussi propriétaire du Figaro), fêtent cette année leurs 5 ans de mise en service. Un seuil qui permet d’établir un premier bilan pour ces deux appareils de nouvelle génération qui ont révolutionné la façon de voyager et de piloter tout en abaissant les coûts d’exploitation.
Pour la première fois dans l’aviation d’affaires, un jet a été totalement développé à partir d’une maquette numérique associant, très en amont, les vingt-sept grands partenaires du programme. Le concept du tout-numérique a été validé lors de l’industrialisation, qui s’est passée sans heurt. Le 7X a respecté son calendrier de mise en service. Ce mois-ci, le 200e appareil produit est entré dans la phase d’aménagement sur le site de Mérignac, à côté de Bordeaux.
A contrario, l’A 380, qui relevait le défi inédit de développer un appareil géant doté de deux ponts pour les passagers, a rencontré des problèmes d’industrialisation liés à une utilisation non optimisée entre les usines française et allemande de la maquette digitale. Conséquence: un retard de deux ans sur le calendrier initial, une montée en cadence plus lente que prévu, un dérapage du coût du programme et une perspective de rentabilité repoussée à 2015. Cette année, Airbus prévoit de produire trente super-jumbos et de passer à la cadence de trois par mois en 2013.
Chacun des deux appareils a franchi des marches technologiques. Parmi elles, le 7X est le premier jet d’affaires doté de commandes de vol numériques. Son avionique (tout ce qui permet de piloter), baptisée «Easy», a introduit une nouvelle relation entre le pilote et la machine. L’appareil, qui se classe dans la catégorie des jets haut de gamme à très long rayon d’action et à large cabine, se caractérise par sa flexibilité. «Il est capable d’accomplir 90% des missions réalisées par l’aviation d’affaires, de franchir d’une traite 11.000 km et de se poser sur des terrains courts tels que London City, à Londres, ou La Môle, à Saint-Tropez», souligne le porte-parole de Dassault Falcon. Les deux avions sont économes en carburant. Vendu à 256 exemplaires auprès de vingt clients, «l’A 380 a tenu ses promesses en termes de consommation de carburant et de réduction des coûts d’exploitation», souligne Richard Carcaillet, directeur du marketing de l’A 380. Mis en service en octobre 2007 par Singapore Airlines, il consomme 20% de moins par siège que le B 747-400 et 15% de moins que le B 747-8, la version modernisée du jumbo américain, précise-t-il.
Quant à l’économie de coûts d’exploitation par siège, elle atteint 25% par rapport au B 747-400 et 19% par rapport au B 747-8, affirme Airbus. «C’est l’avion le plus efficace du marché», résume Richard Carcaillet. À preuve, le géant européen détient 90% du marché des commandes nouvelles. Le B 747-8 totalise pour l’heure vingt-sept commandes auprès de trois clients. Au total, Airbus espère conquérir au moins 50% du marché des appareils de grande capacité (1 300 appareils d’ici à vingt ans). De son côté, le 7X consomme jusqu’à 30% de moins que le Global Express de Bombardier ou le G550 de Gulfstream, souligne Dassault Falcon. Mis en service par le groupe libanais Chagoury, en juin 2007, le jet a été livré à plus de 155 exemplaires auprès de quelque 130 clients. L’appareil, en service dans trente-deux pays, a entamé une carrière à l’international, notamment en Chine où il s’est déjà vendu à plus de vingt exemplaires.