16 mar Fin de mission pour le « Charles de Gaulle ».
Le repos du guerrier est enfin arrivé pour l’équipage du porte-avions « Charles de Gaulle » et de son groupe aérien embarqué (GAé). Le bâtiment a accosté à Toulon, son port base, le 16 mars en fin d’après midi après 5 mois de missions.
Le « Charles de Gaulles » et son groupe aéronaval (GAN) ont rejoint la Méditerranée orientale peu après son appareillage pour lancer des frappes contre Daesh en Syrie et en Irak à partir du 23 novembre 2015 en réponse aux attentats de Paris. La mission du groupe aéronaval était prévue de longue date mais les frappes ne devaient débuter qu’à partir du 27 décembre. Le bâtiment et le groupe aérien embarqué ont donc été opérationnels a peine cinq jours après leur appareillage.
En Méditerranée Orientale, le GAN est venu renforcer le dispositif de l’opération Chammal en place depuis septembre 2014. Les 28 chasseurs et deux Hawkeye du groupe aérien embarqué ont triplé les moyens aériens français engagés au Levant qui comprenaient déjà des Mirage 2000, Rafale et C-135 de l’armée de l’Air.
Après une première période de frappes intensives depuis la Méditerranée orientale, le GAN a rejoint le Golfe Arabo Persique où il a poursuivit ses frappes. Le nombre total de missions n’a pas été annoncé, mais les avions du GAé ont effectué environ 5 000 heures de vol au total. Dont une partie consacrée à l’entrainement.
Au dessus de la Syrie et de l’Irak, les appareils de l’aéronavale ont effectué principalement des missions d’appui aérien rapproché avec pour la première fois pour le Rafale Marine des bombes AASM à guidage laser. Les appareils français ont aussi effectué des frappes en profondeur contre des objectifs déterminés à l’avance avec notamment des missiles SCALP. Les Rafale ont aussi participé à des missions de reconnaissance au dessus des zones tenues par Daesh. Les moyens français ont participé à l’établissement de plus de 2 000 dossiers d’objectifs.
De leur côté, les Hawkeye ont effectué à la fois des missions de guet aérien, de renseignement et de commandement. Cette mission aura été marquée par la dernière utilisation en opération du Super Etendard Modernisé.
Au-delà des frappes et de leurs effets militaires, l’amiral Crignola, commandant du GAN, insiste sur l’effet positif de l’intervention allié sur le moral des combattants anti Daesh. Tous les pilotes confirment le changement d’attitude des combattants de Daesh qui sont désormais sur la défensive. Le groupe terroriste n’est plus capable de lancer des offensives. Les forces irakiennes ou kurdes gagnent progressivement du terrain. Mais le combat promet d’être encore long. Les frappes aériennes ne sont qu’une partie de la réponse.