10 juil Farnborough 2016 : quand on reparle du MOM Boeing
Le MOM ou « Middle of Market » serait un projet d’avion de Boeing qui avait déjà fait le « buzz » lors du dernier Salon du Bourget et qui risque de le faire encore pendant cette édition du salon de Farnborough. Pour simplifier : le MOM serait le digne successeur du Boeing 757 qui, par sa capacité passagers et sa distance franchissable, occupait un créneau unique que Airbus cherche aujourd’hui à occuper avec son A321neo LR pour « Long Range ».
Du coup, pour contrer l’offensive d’Airbus, Boeing travaillerait sur une version encore améliorée du 737 MAX 9. Ce qui obligerait le constructeur américain à trouver un moteur plus puissant, donc une soufflante plus large, et une nouvelle voilure pour cette version. Sans oublier de nouveaux trains d’atterrissage.
Avec à la clef : de lourds investissements pour un avion que John Leahy, directeur commercial d’Airbus, a d’ores et déjà qualifié, avec la verve qu’on lui connaît, de « 737 Mad Max ». Et pour cause : il suffit de se replonger dans la documentation et les communiqués de presse du constructeur américain qui ont accompagné le lancement du Boeing 7E7, devenu 787, pour s’apercevoir que le MOM, sur lequel beaucoup glosent, existe déjà.
Le 7E7 a en effet été vendu par Boeing comme le digne successeur des 757 et 767. S’est ajouté depuis le 777-200ER. A l’époque, la future famille 787 comprenait les modèles que l’on connaît, 787-8 et 787-9, mais aussi une version « régionale », le 787-3. Une version initialement demandée par les compagnies aériennes japonaises pour une capacité de 300 sièges pour une distance franchissable de 4 650 à 5 650 km.
Sauf que le Boeing 787-3 peut très bien se reconfigurer et à moindres coûts dans une capacité passagers moindre et une distance franchissable supérieure. Les Boeing 757 de United Airlines exploités sur le transatlantique prennent 169 passagers dans une configuration biclasse avec une distance franchissable inférieure à 7 400 km (ex : New York/Berlin). Le futur A321neo LR ambitionne de transporter 206 passagers sur 7 400 km.
Sauf que l’A321neo LR, comme le 757, reste un monocouloir malgré les efforts mis par United Airlines pour que les passagers ne le ressentent pas trop. Le 787-3 a l’avantage d’être un bi-couloir, ce qui signifie plus de confort pour les passagers, notamment sur un vol aussi long que New York-Berlin (ou New York-Budapest,….).Sans oublier le marché transcontinental américain sur lequel d’ailleurs United Airlines exploite même des Boeing 777-200. Tiens donc.
Tout le débat autour du MOM Boeing, c’est surtout le retour ou non du 787-3. Ce qui forcément aura des conséquences pour Airbus et son A321neo LR.