21 jan ATR éprouve sa solidité
C’est dans les moments difficiles que l’on peut savoir si on est de taille. Si ATR n’a pas vécu la meilleure année de son histoire, l’avionneur a démontré qu’il était capable de réaliser de solides performances malgré un contexte moins favorable. Le constructeur franco-italien a dévoilé le 21 janvier, lors de sa conférence annuelle à Paris, des résultats satisfaisants compte tenu la baisse des cours du pétrole, de la force du dollar américain, du ralentissement asiatique et du recul de l’économie brésilienne. ATR a ainsi enregistré pas moins de 76 commandes fermes et livré 88 machines en 2015.
« Ce fut une année très intéressante et très éprouvante avec un environnement difficile, particulièrement pour ATR. » Dès les premiers instants de sa présentation, Patrick de Castelbajac n’hésite pas à donner le ton. Ce n’est pas pour autant que le président exécutif d’ATR se laisse tomber dans les atermoiements : « quand votre principal avantage réside dans votre consommation de carburant, une baisse de 70 % du prix du pétrole n’aide pas. Mais au bout du compte, nous restons largement viables. »
Force est de constater qu’avec 76 commandes fermes et 81 appareils supplémentaires en options, son bilan est solide. ATR est proche de l’objectif de 80 ventes annoncé lors de l’assemblée générale de l’Association des compagnies régionales européennes, en octobre 2015. Le constructeur souffre surtout de la comparaison avec les années précédentes où il avait vendu jusqu’à 160 machines (2014).
Le bémol vient d’avantage du nombre de livraisons. Malgré un objectif revu à la baisse en raison de l’affaiblissement du marché, ATR n’a pas réussi à dépasser les 90 avions assemblés. La faute à
une chaîne approvisionnement mise sous tension depuis plusieurs années, du fait de la montée en cadence du constructeur. Celui-ci a ainsi augmenté sa production de 70 % entre 2010 et 2015. Un rythme que quelques équipementiers ont eu du mal à suivre, concède Patrick de Castelbajac. Il ajoute que certaines compagnies ont dû renoncer à prendre livraison de leur avion, handicapées par l’effet de change (les avions sont vendus en dollars).
S’il rate donc son objectif, ATR a tout de même livré 88 avions l’an dernier, soit la meilleure performance de son histoire. Par la même, il établit aussi un nouveau record pour son chiffre d’affaires. Celui-ci atteint désormais les 2 Md$.
Pour 2016, Patrick de Castelbajac s’attend à une année encore compliquée et n’espère pas de véritable rebond avant 2017. Il entend néanmoins consolider sa réserve de commandes – qui s’est un peu effritée l’an dernier en passant de 280 à 260 appareils. Il vise ainsi une centaine de commandes fermes sur l’année et souhaite dépasser le seuil des 90 livraisons.