28 août Au dessus de Londres en hélicoptère
Pour la plupart des touristes et même pour les londoniens, le Tower Bridge est un simple site touristique et un symbole de fierté. Mais pour moi, c’est surtout un chef-d’oeuvre de technologie. J’ai encore eu l’occasion de m’en rendre compte le mois dernier, lorsque, lors d’un week-end à Londres, je me suis offert un vol en hélicoptère au-dessus de la capitale, et au-dessus de ce pont en particulier. Ceux qui ne s’intéressent pas à l’architecture n’y voient qu’un simple spectacle. Et il faut dire que le spectacle de ces deux ponts à bascule, ou ponts-levis, qui s’élèvent simultanément pour laisser le passage aux navires voguant sur la Tamise, puis reprenant leur position initiale, est un des plus beaux spectacles de la ville. Mais c’est surtout en terme d’ingénierie que le concept m’impressionne. Penser que chacun des ponts à bascule pèse son millier de tonnes et qu’il ne leur faut pas moins d’une minute et demie pour passer de l’horizontale à la diagonale me sidère toujours. À l’origine, c’était la force de la vapeur qui animait l’ensemble, mais depuis les années 1970, la tâche est assurée par l’électricité. Les ponts à bascule, qui forment la chaussée, restaient à l’origine ouverts deux heures par jour, au moment des marées hautes. Mais, depuis le déclin du port de Londres, on ne les manœuvre qu’en des occasions particulières. Ils pivotent sur deux tours dont la charpente métallique est garnie de pierres et qui sont reliées près de leur sommet par deux passerelles piétonnières. Pour la petite histoire, des ascenseurs étaient prévus pour les passants, mais l’endroit devint rapidement un repaire de brigands et l’accès fut condamné de 1909 à 1982, date où on l’ouvrit de nouveau aux piétons. Le pont enjambe le bassin supérieur de la Tamise, en aval du pont de Londres et en amont des principaux docks. Achevé en 1894, inauguré par le futur Edouard VII, le Tower Bridge constituait pour l’ingénierie victorienne une remarquable réussite. Il était l‘œuvre conjointe de l’ingénieur John Wolfe Barry et de l’architecte Horace Jones. D’emblée, on avait décidé que l’ouvrage devrait se fondre avec la Tour de Londres – d’où son style pseudo-médiéval, qui fit hurler les puristes: « Il s’agit là de l’imposture architecturale la plus monstrueuse et la plus ridicule que nous ayons jamais vue », écrivit le magazine The Builder. Mais force est de constater que presque tout le monde l’adore et que les touristes le confondent souvent avec le pont de Londres. Mission réussie à tous points de vue, donc ! Si vous voulez découvrir le Tower Bridge, essayez donc de le faire en hélicoptère : cela permet de redécouvrir sous toutes les coutures cette merveille d’ingénierie. Si cela vous intéresse, je vous laisse le lien pour réserver votre vol en hélicoptère à Londres.