13 mar Crash de Germanwings : le BEA pointe les failles du système
Le copilote de l’Airbus A320 de Germanwings qui a volontairement crashé l’appareil dans les Alpes françaises le 24 mars 2015 avec 149 autres personnes à son bord était un homme profondément malade. Et son employeur ne le savait pas. Au terme de son enquête, le BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses) a donc rendu son rapport final, le 13 mars 2016.
L’enquête a démontré que le copilote avait consulté « plusieurs médecins, dont un psychiatre au moins à deux reprises, qui lui ont prescrit des traitements anti-dépresseurs. Le copilote n’a contacté aucun examinateur aéromédical entre le début de la diminution de son aptitude médicale en décembre 2014″ et le jour du drame.
En février 2015, un médecin privé a diagnostiqué « des troubles psycho-somatiques et de l’anxiété » et « a renvoyé le copilote vers un psychothérapeute et un psychiatre. Le 10 mars, le même médecin a diagnostiqué une psychose possible et recommandé un traitement en hôpital psychiatrique ». Mais, et c’est la cause du drame : « aucun de ces professionnels de santé n’a informé une autorité de l’aviation, ni aucune autre autorité de l’état mental du pilote ».
Si plusieurs arrêts de travail pour maladie ont été délivrés par ces médecins, « tous n’ont pas été transmis à l’employeur Germanwings ». Par conséquent, « aucune action n’a pu être prise par les autorités et/ou l’employeur du copilote pour l’empêcher de voler le jour de l’accident, ceux-ci n’ayant pas été informés par le copilote lui même, ni par quiconque, médecin, collègues, ou membres de la famille ».
D’où la recommandation de sécurité du BEA à l’Agence européenne pour la sécurité aérienne (AESA) pour que « les conditions de suivi des pilotes avec des antécédents de troubles psychologiques soient définies quand ils sont aptes à voler ». S’ajoute une autre recommandation toujours à l’intention de l’AESA mais aussi à l’intention de l’OMS, de l’IATA, de la Commission européenne, du ministère allemand des Transports, du conseil de l’ordre des médecins allemands pour « définir des règles faisant obligation aux prestataires de soins de santé d’informer les autorités compétentes lorsque la santé d’un patient a de forts risques d’affecter la santé publique tout en protégeant les données personnelles des patients contre toute divulgation inutile ».