13 jan Le Rafale va t’il se vendre au Canada ?
Après le Brésil, l’Inde, bientôt le Canada ? Il s’agit de la vente du Rafale, qui pourrait bien se déporter vers le nord du continent américain. On espère bien sur que l’optimisme affiché par le constructeur français ne se retrouve comme au Brésil, ou en Inde, freiné par un réalisme économique. Alors que la presse indienne rapporte que le contrat indien pour la vente de 126 Rafale pourrait mettre plus de temps que prévu à être finalisé, le nouveau pdg de Dassault Aviation Eric Trappier a confié hier au journal Les Echos qu’il y avait « un coup à jouer » au Canada, pays qui a récemment remis en cause l’achat du F-35 américain. Mais le Rafale a-t-il vraiment ses chances en Amérique du Nord ? Depuis les premières heures de la guerre froide, la force aérienne canadienne a toujours été étroitement intégrée à l’US Air Force dans le cadre d’une posture de défense aérienne visant à protéger le territoire américain d’incursions de bombardiers soviétiques venus du grand Nord. Une mission remplie grâce à des intercepteurs achetés auprès de Washington, et souvent assemblés localement : F-86, F-101, F-104, F-5… Aujourd’hui, ce sont des F-18C/D Hornet qui forment l’ossature de l’aviation de combat canadienne, avec une centaine d’appareils opérationnels. Des avions auxquels Ottawa cherche désormais un remplaçant, afin de préparer leur retrait de service initialement prévu pour 2020. Bien évidemment, les Etats-Unis ont une tutelle de fait sur l’armement du Canada, et il sera donc difficile de s’émanciper de cette relation très spéciale. D’autant que le Pentagone rappelait que Washington et Ottawa travaillent ensemble pour « déterminer les capacités qui seront nécessaires afin faire face aux défis et aux menaces émergents des décennies à venir ». Ces réflexions s’inscrivent dans un plan baptisé « Norad Next », qui vise à redéfinir les priorités opérationnelles du célèbre North American Aerospace Defense Command. Une structure de coopération historique qui s’accommoderait sans doute bien mal de l’intégration d’un système d’armes qui ne serait pas « made in USA »… Affaire à suivre.